À l’occasion du premier épisode de « Et si on parlait recrutement », j’ai rencontré David Sankar pour lui poser mes questions. Sa vision du métier de recruteur, les nouvelles tendances, l’avenir du sourcing et de l’intelligence artificielle au service du recrutement, il vous dit tout !

Qui êtes-vous ?

Bonjour, David Sankar, ancien professeur de philosophie, reconverti en sourcing en recrutement et j’exerce ce métier que j’ai choisi avec passion depuis maintenant 5 ans.

Comment voyez-vous votre métier ?

Est-ce que le métier de recruteur est une science, est-ce que c’est un art ? Je le compare de plus en plus à un mix entre les deux, quelque chose un peu comme un art martial. Un jeu, un sport, quelque chose sur lequel on progresse avec régularité, avec discipline.

Quel est votre regard sur le recrutement ?

Le métier de recruteur, et la perception de celui-ci, change aussi bien du point de vue des candidats que des professionnels. L’importance du sourcing, le soin apporté à l’expérience candidat, la partie stratégique de l’acquisition de talents, tout cela me semble maintenant reconnu. Nous avons une marge de manœuvre de plus en plus étendue pour faire notre métier de la meilleure manière possible. En fin de compte, j’ai une vision très optimiste sur ce métier.

Quels sont les enjeux pour le recrutement ?

Les enjeux à prendre en compte dans le recrutement sont très nombreux. Si je devais les synthétiser, voilà les trois principaux :

  • La capacité à choisir, parmi la montagne de data aujourd’hui disponible. Par quoi commencer pour être le plus efficace possible ?
  • La capacité pour un recruteur à dire non, ou tout du moins à se présenter comme un partenaire par rapport à son hiring manager, et pas seulement comme un exécutant.
  • Le troisième enjeu va de pair avec les deux premiers. La formation du recruteur, en continu, avec les nouveaux outils, avec les nouvelles méthodes utilisées au quotidien par rapport à son métier, par rapporter aux métiers pour lesquels il recrute et au marché pour lequel il recrute. Cette capacité à apprendre et à désapprendre est très importante.

Et les nouvelles tendances du recrutement ?

C’est une question un peu projective, toujours traitre parce que si on se trompe il y aura toujours quelqu’un pour nous le rappeler. Aujourd’hui, ce que l’on voit venir, et c’est même difficile d’y échapper, c’est l’arrivée de l’intelligence artificielle dans le recrutement. Tous les nouveaux outils qui sont en train de se créer, la manière de les utiliser, la manière aussi de les interfacer avec son utilisation au quotidien pour ne pas se perdre dans des utilisations anecdotiques, tout ça se sont des éléments qu’il faut prendre en compte.

Quelles sont les nouvelles compétences à acquérir ?

Pour moi, elles n’ont pas changées. On les a peut-être oubliées mais les compétences qu’un recruteur doit avoir à la base correspondent aux quatre exigences qu’un recruteur a dans son métier : définir le besoin, aller chercher des candidats, rédiger une annonce et répondre aux candidats.

Les manières de remplir au mieux ces quatre exigences deviennent de plus en plus déterminantes parce que les nouveaux outils à disposition, l’importance des réseaux sociaux, la communication des candidats, mettent en valeur la façon dont un recruteur utilise ces compétences.

La manière finalement dont on traite un besoin et on établit une relation avec le candidat, toutes les compétences qui sont en lien avec cela vont être de plus en plus déterminantes.

Et l’avenir du sourcing ?

Le sourcing, encore une question traître… Ce qui est intéressant avec le sourcing, c’est que c’est une discipline fongible : on peut prendre dans d’autres disciplines et les incorporer au sourcing. Donc on apprend beaucoup, en tout cas en ce qui me concerne, de nos collègues growth hackers, du marketing, de la finance, du code ou même de la gestion de projet. Mais le domaine qui pour moi va faire la différence à l’avenir, c’est la manière dont on utilisera au quotidien ces différents apports pour se transformer un peu comme cet animal mythologique, le centaure, mi-homme mi-cheval. C’est-à-dire une personne qui garde un cerveau et un cœur humain, et qui a un moteur, des jambes avec les outils, avec les méthodes qui lui permettent d’aller beaucoup plus vite.

 

Merci à David Sankar pour sa disponibilité ! 🙂

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