Depuis son origine, le recrutement n’a pas connu de bouleversement. Le recrutement n’est pas le processus basé sur le relationnel qu’il devrait être, par manque de temps principalement.
L’arrivée de l’Intelligence Artificielle (et de l’automatisation) tend à inverser la tendance, même si elle inquiète une grande partie des protagonistes traditionnels. En effet, les progrès technologiques nous offrent une opportunité unique de faire évoluer notre métier et nos méthodes pour jouer un nouveau rôle stratégique majeur dans l’entreprise.
Etat des lieux
« Les périodes d’augmentation du chômage ne s’accompagnent pas nécessairement d’une baisse du niveau des emplois vacants », Emmanuelle Marchal, directrice de recherche au Centre de sociologie des organisations.
Les tâches du recrutement sont de plus en plus précaires, ce qui explique en partie ce paradoxe. Les entreprises sont en pleine transformation et nous faisons face à un éventail de missions beaucoup plus large : gestion et fidélisation des employés, gestion administrative, développement de la culture d’entreprise… Le temps alors dédié au recrutement est de plus en plus limité.
Nous passons actuellement en moyenne 14h par semaine sur des activités qui pourraient être automatisées. La collecte d’informations sur les candidats à l’emploi est la mission qui accapare le plus nos journées. Par manque de temps, nous ne pouvons pas concentrer nos efforts sur le sourcing de talents. C’est pourquoi les pratiques d’antan se sont développées à l’identique sur Internet. Le principe : on publie une annonce sur le web (avant c’était dans les journaux) et on attend que les talents viennent à nous. C’est plus rapide, mais moins performant.
La perte d’efficacité associée à la publication d’une offre d’emploi est colossale : la majorité des candidats qui y répondent ne possèdent pas les compétences requises pour le poste ! Les entreprises reçoivent beaucoup de CV (mais peu sont qualitatifs), une situation qui freine leurs campagnes de recrutement. Seulement, l’économie connaît de nouveau une croissance, le chômage diminue et la concurrence pour recruter les meilleurs talents est de plus en plus rude. Nous recrutons alors par défaut les candidats qui se présentent à nous.
Il est temps maintenant d’aller chercher, convaincre et recruter les meilleurs talents.
L’IA, une chance unique ?
Au cours d’un sondage réalisé par CareerBuilder aux Etats-Unis, 55% des responsables RH ont déclaré que l’IA serait indissociable de leur fonction d’ici 2022.
Si l’IA semble s’imposer petit à petit dans les esprits de certains, elle en effraie d’autres et paraît inutile pour beaucoup. Les raisons de ces sentiments sont simples : la peur d’être dépassé et remplacé . Pourtant, l’Intelligence Artificielle ne peut pas remplacer le facteur humain, essence même de notre fonction, qui façonne la culture de l’entreprise.
Preuve en est à l’heure du développement grandissant de l’automatisation, nous accordons de plus en plus d’importance aux compétences humaines des candidats. S’il est assez facile de détecter les compétences techniques d’un talent, sa personnalité (soft skills) et sa capacité à s’intégrer dans l’entreprise sont plus difficiles à analyser.
L’IA est plus efficace pour la sélection des talents les plus en adéquations à nos attentes : elle traite des centaines de milliers de données en quelques secondes, étudie les CV et les profils sur les réseaux sociaux. Sa profondeur d’analyse est plus importante que la notre. Libérés des tâches chronophages de la collecte d’informations, nous pouvons nous concentrer sur la valeur humaine de notre métier.
Après avoir embauché jusqu’à maintenant les candidats qui se présentaient à nous, l’IA nous permet de reprendre le contrôle sur nos recrutements en allant chercher les meilleurs talents. Nous avons plus de temps pour échanger directement avec eux, découvrir leur personnalité et prendre les meilleures décisions pour l’entreprise. L’IA joue aussi un rôle essentiel dans la constitution d’une équipe de travail harmonieuse et performante.
L’art de recruter, c’est l’art d’anticiper. Anticiper la capacité d’un candidat à s’intégrer au mieux dans sa nouvelle entreprise. L’Intelligence Artificielle parvient en un instant à désigner les meilleurs talents pour le poste. Elle prépare le terrain, mais c’est l’humain, armé de son intuition et de son ressenti, qui prend la décision finale. L’Homme et l’Intelligence Artificielle ne sont pas opposés. Ils s’unissent, dans un seul but : révolutionner les performances de la fonction RH.